L’épais massif forestier qui recouvrait la Vôge a été défriché en partie sous la domination romaine. A l’Ouest de la Saône, la forêt était déjà largement défrichée avant l’an Mil. En revanche, dans le Sud, aux sols plus pauvres, les premières installations sont dues essentiellement au thermalisme (Bains-les-Bains). Les localités d’origine médiévale sont situées au nord et à l’est du secteur étudié. Territoire de marche, les Vosges méridionales sont situées à la limite du duché de Lorraine rattaché au royaume tardivement en 1766 et de provinces plus anciennement françaises : la Franche-Comté et la Champagne, dans un secteur disputé où les différentes influences se sont souvent heurtées pour des frontières mal définies ou des problèmes de souveraineté. La plupart de ces conflits sont réglés au 18e siècle. L’évolution de ces villages est alors marquée par un essor continu qui n’exclue pas l’activité verrière (depuis le Moyen Age), métallurgique active depuis le 16e siècle (cf. enquête : ancienne métallurgie Vosgienne) voire textile au 19e siècle. La crise agricole de 1846-1847 est concomitante du début d’un affaiblissement démographique important : baisse de la natalité et exode rural. 4 des 5 cantons étudiés ont aujourd’hui une faible densité de population (moins de 27 hab. au km²). Commencée en 1998, rapidement interrompue, l’enquête thématique sur l’architecture rurale de la Vôge méridionale a été reprise de 2002 à 2006. Elle concerne cinq cantons composant la frange sud-ouest du département des Vosges : les cantons de Bains-les-Bains, Darney, Lamarche, Monthureux-sur-Saône et Xertigny. 2498 fermes et maisons de manouvriers ont été repérées et photographiées ; 148 fermes ont été sélectionnées et ont fait l’objet d’un dossier ; 16 dossiers de mobilier ou de décor ont été réalisés. Chacune des 77 communes a fait l’objet d’un dossier collectif.